En « route » vers Iquitos

Cette ville du nord du Pérou est nichée sur les rives du fleuve Amazone, en plein cœur de la forêt du même nom. Alors vous pourriez me dire « ok c’est une ville perdue dans la jungle » et bien vous ne croiriez pas si bien dire…

Avec ses 800 000 habitants, Iquitos offre la particularité d’être la plus grande ville isolée du monde. En effet, cette ville n’est accessible que par voie fluviale ou aérienne, il n’y a aucune route qui y mène.

Pour se rendre à Iquitos, deux solutions s’offrent au voyageur :

– Prendre l’avion depuis Lima, Tarapoto ou je ne sais quelle ville du Pérou

– Prendre une « Lancha » (bateau de type barge flottante pouvant accueillir des passagers en cabine ou en hamac en plus de son chargement), remonter les rivières Huallaga, Marañon, et le fleuve Amazone depuis Pucallpa ou Yurimaguas.

A votre avis, j’ai choisi quelle option ?…

…le bateau bien sûr.

Après 3 semaines de  stage chamanique à Tarapoto, je suis donc allé à Yurimaguas en quête d’un bateau prêt à partir. Quelques minutes d’errance sur les embarcadères m’ont permis de trouver un bateau en partance. Je suis donc vite allé chercher un hamac pour le couchage et une boite en plastique, en guise de gamelle, avant d’aller tranquillement m’installer sur le bateau pour y passer ma première nuit, dans l’attente d’un départ incertain.

L’emplacement est chouette, mon hamac super confortable, mes affaires bien rangées. Mes voisines ont l’air sympa, quelques jeunes poules enfermées dans leur cage, accompagnant leur propriétaire.

Un petit singe solidement agrippé au cou de son très jeune propriétaire me montre les dents pour marquer son territoire mais loin d’être innocent, j’en fais tout autant pour marquer le mien. Quelques familles viennent s’installer avec leur lot de bagages démesurés. Le bateau se remplit vite et les hamacs s’entrechoquent dans leurs balancements.

J’attends tranquillement le départ en observant le chargement à dos d’homme d’une cargaison qui n’en finit pas.

Puis, 17 heures après l’heure initialement annoncée, c’est enfin le départ pour 4 jours et 3 nuits de voyage.

Alors attention, là ça va être violent !

Durant ces quelques jours, la seule occupation du passager consiste à faire sa toilette, se nourrir et dormir. Rien de plus, si ce n’est profiter du paysage magnifique qui défile devant nous.

La forêt amazonienne à perte de vue, les berges de rivières, un pêcheur sur sa pirogue croisé ça et là, quelques dauphins roses aperçus rapidement. Les repas sont servis tôt (6h30 – 11h30 et 17h30) il fait nuit à 18h30 et à 20h30 tout le monde est au lit.

Le rythme est donc très soutenu, c’est avec une grande discipline que nous nous présentons, au son de la sirène, muni de notre « tupperware » qui va accueillir le repas gastronomique préparé par un chef étoilé. En fait de repas, c’est poulet, riz et banane bouillie. Mais des fois, pour changer, ils nous servent l’inverse (banane bouillie, riz et poulet). Les siestes sont nombreuses et heureusement que j’ai une véritable bibliothèque avec moi. La pluie se fait un peu présente, mais pas dérangeante, au contraire elle apporte un peu de fraîcheur durant ces journées où la chaleur est vite insupportable.

Le paysage défile lentement et les 600 km de rivière que nous parcourons dévoilent un environnement qui se fait de plus en plus sauvage au fur et à mesure de notre progression.

Le temps passe tellement lentement, que je n’ai pas eu le temps de faire tout ce que j’avais prévu.

On se laisse donc bercé dans le hamac, en observant nonchalamment le paysage et en écoutant AC/DC, the Clash et autres Motorhead pour ajouter au caractère bucolique de cette balade.

Un très beau voyage en résumé et quelques photos vous montreront ce voyage et ses conditions.

Le même voyage m’attendra lors de mon départ vers ma prochaine destination.

Quant à Iquitos…

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