au fil de l’eau (scènes de vie)

ils pourraient ranger un peu quand même !

En « route » vers Iquitos

J’ai testé pour vous…l’ayahuasca

Machu Picchu

Plein les yeux

6088

C’est quand même pas la mine !!!


au fil de l’eau (scènes de vie)
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J’ai du reprendre le bateau pendant plusieurs jours afin de quitter Iquitos et le Pérou.
Un magnifique navire dont la propreté et la modernité de l’équipement technologique m’ont laissé sans voix. Cette fois ci c’est en cabine que j’ai voyagé (mais vu l’état de vétusté du bateau et la compagnie des cafards géants, je crois que le hamac aurait été plus confortable).
J’ai donc descendu l’Amazone (à défaut de la monter) pour partir vers ma nouvelle destination.
Ce voyage aura simplement été magnifique, encore mieux que le précédent.
D’abord il y a eu le chargement des vaches, zébus et autres buffles dont je n’enviais pas les conditions de transport.
Ensuite il y a eu les différentes haltes afin de livrer ici un bidon d’essence, là un colis, le mobilier pour une école que tout le village vient accueillir avec joie ou encore des pains de glace afin de conserver la pêche du jour qui sera vendue au marché. Un voyage extra ordinaire parce qu’il permet de prendre conscience de la vie des communautés installées le long du fleuve. Extra ordinaire parce que le chargement et déchargement des vaches et autres marchandises mobilise tout le monde dans un élan de solidarité communautaire que nos pays ont oublié depuis longtemps et qui pourtant, est ici nécessaire à la survie de chacun. Lorsque ce n’est pas un village, quelques cabanes ça et là nous donnent une idée des conditions de vies des indigènes qui ne sont pas à plaindre et inspirent le respect et parfois même l’envie. La compagnie sur le bateau est très agréable et je reste admiratif de la gentillesse, la simplicité et la générosité de ces gens face auxquels je me sens humble et maladroit avec mes habitudes d’européens.
Le voyage se termine enfin à Leticia, une charmante ville à la triple frontière entre Pérou, Brésil et Colombie. Quelques photos dans la galerie du même nom vous montrerons ces scènes de vie d’un autre temps. Les mots me manquent pour décrire cette aventure et je ne sais si mes images relateront bien ce que j’y ai vécu.
Et maintenant direction la Colombie !…
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ils pourraient ranger un peu quand même !
- Ils pourraient ranger un peu parce qu’ici le sol est jonché de débris et déchets depuis tellement longtemps que la pourriture s’est installée et les bottes en caoutchouc sont encore le meilleur moyen de se déplacer.
- Ils pourraient ranger un peu parce que pour avancer on est littéralement obligé de se tailler un chemin à la machette.
- Ils pourraient ranger un peu parce que les insectes et animaux sauvages sont devenus les seuls maîtres des lieux.
- Ils pourraient ranger un peu parce qu’il y a des araignées grosses comme le point qui nous tiennent compagnie dans la chambre.
Ils pourraient ranger un peu parce que ici, c’est la JUNGLE !
Quelques jours en expédition et camping dans la forêt amazonienne m’ont permis de (re)vivre en plein cœur de la jungle.
Au programme, balades en forêt à la rencontre des plantes médicinales dans leur environnement naturel (mais là, après mon stage chamanique, j’en connais un rayon), visite du village d’une communauté du coin où les petits garçons jouent aux billes et les petites filles…à la machette, découverte de la faune locale entre oiseaux, singes, ours paresseux, caïmans, dauphins roses et piranhas. Pêche à la canne ou à la lance afin de se nourrir de poissons très fins et goûteux cuits au feu de bois.
L’expérience du camping fût particulièrement exceptionnelle si ce n’avait été l’invasion de moustiques dont la multitude de piqûres vous brûle au sens propre du terme et vous fait se réfugier sous la moustiquaire installée sous un abri de fortune.
La jungle vous procure tout ce dont vous avez besoin, boire l’eau d’une liane pour se désaltérer, pêcher le piranha à la lance pour se nourrir et quelques feuilles d’arbres pour se vêtir (non là je déconne). Ce qui est impressionnant c’est de voir à quel point notre guide est dans son élément comme nous pourrions l’être au beau milieu de nos mégalopoles.
L’un des plus beau souvenir restera la bande son des insectes, oiseaux et autres grenouilles qui telle une berceuse vous accompagne dans votre sommeil.
A n’en pas douter ça en valait la peine, mais maintenant j’en ai fini avec la jungle et me dirige vers une autre forme de jungle de 4 millions d’habitants.

En « route » vers Iquitos
Cette ville du nord du Pérou est nichée sur les rives du fleuve Amazone, en plein cœur de la forêt du même nom. Alors vous pourriez me dire « ok c’est une ville perdue dans la jungle » et bien vous ne croiriez pas si bien dire…
Avec ses 800 000 habitants, Iquitos offre la particularité d’être la plus grande ville isolée du monde. En effet, cette ville n’est accessible que par voie fluviale ou aérienne, il n’y a aucune route qui y mène.
Pour se rendre à Iquitos, deux solutions s’offrent au voyageur :
– Prendre l’avion depuis Lima, Tarapoto ou je ne sais quelle ville du Pérou
– Prendre une « Lancha » (bateau de type barge flottante pouvant accueillir des passagers en cabine ou en hamac en plus de son chargement), remonter les rivières Huallaga, Marañon, et le fleuve Amazone depuis Pucallpa ou Yurimaguas.
A votre avis, j’ai choisi quelle option ?…
…le bateau bien sûr.
Après 3 semaines de stage chamanique à Tarapoto, je suis donc allé à Yurimaguas en quête d’un bateau prêt à partir. Quelques minutes d’errance sur les embarcadères m’ont permis de trouver un bateau en partance. Je suis donc vite allé chercher un hamac pour le couchage et une boite en plastique, en guise de gamelle, avant d’aller tranquillement m’installer sur le bateau pour y passer ma première nuit, dans l’attente d’un départ incertain.
L’emplacement est chouette, mon hamac super confortable, mes affaires bien rangées. Mes voisines ont l’air sympa, quelques jeunes poules enfermées dans leur cage, accompagnant leur propriétaire.
Un petit singe solidement agrippé au cou de son très jeune propriétaire me montre les dents pour marquer son territoire mais loin d’être innocent, j’en fais tout autant pour marquer le mien. Quelques familles viennent s’installer avec leur lot de bagages démesurés. Le bateau se remplit vite et les hamacs s’entrechoquent dans leurs balancements.
J’attends tranquillement le départ en observant le chargement à dos d’homme d’une cargaison qui n’en finit pas.
Puis, 17 heures après l’heure initialement annoncée, c’est enfin le départ pour 4 jours et 3 nuits de voyage.
Alors attention, là ça va être violent !
Durant ces quelques jours, la seule occupation du passager consiste à faire sa toilette, se nourrir et dormir. Rien de plus, si ce n’est profiter du paysage magnifique qui défile devant nous.
La forêt amazonienne à perte de vue, les berges de rivières, un pêcheur sur sa pirogue croisé ça et là, quelques dauphins roses aperçus rapidement. Les repas sont servis tôt (6h30 – 11h30 et 17h30) il fait nuit à 18h30 et à 20h30 tout le monde est au lit.
Le rythme est donc très soutenu, c’est avec une grande discipline que nous nous présentons, au son de la sirène, muni de notre « tupperware » qui va accueillir le repas gastronomique préparé par un chef étoilé. En fait de repas, c’est poulet, riz et banane bouillie. Mais des fois, pour changer, ils nous servent l’inverse (banane bouillie, riz et poulet). Les siestes sont nombreuses et heureusement que j’ai une véritable bibliothèque avec moi. La pluie se fait un peu présente, mais pas dérangeante, au contraire elle apporte un peu de fraîcheur durant ces journées où la chaleur est vite insupportable.
Le paysage défile lentement et les 600 km de rivière que nous parcourons dévoilent un environnement qui se fait de plus en plus sauvage au fur et à mesure de notre progression.
Le temps passe tellement lentement, que je n’ai pas eu le temps de faire tout ce que j’avais prévu.
On se laisse donc bercé dans le hamac, en observant nonchalamment le paysage et en écoutant AC/DC, the Clash et autres Motorhead pour ajouter au caractère bucolique de cette balade.
Un très beau voyage en résumé et quelques photos vous montreront ce voyage et ses conditions.
Le même voyage m’attendra lors de mon départ vers ma prochaine destination.
Quant à Iquitos…

J’ai testé pour vous…l’ayahuasca
Me voici à Tarapoto, une petite ville du Pérou aux frontières du bassin amazonien, en pleine jungle.
Ici il n’y a rien de touristique, pas de sites Inca, pas de montagne à gravir (quoique…) rien que la jungle à perte de vue et pas d’internet. Mais toute l’activité de la ville tourne autour de la médecine par les plantes, les rapports avec la nature et ses secrets.
Je suis venu ici rencontrer un Chaman afin de participer à la cérémonie de l’Ayahusaca.
D’abord il y a eu la rencontre avec le chaman.
Cet homme de 84 ans vit dans une maison du plus simple apparat. Une seule pièce où une télé 36 cm et l’ampoule à économie d’énergie au plafond représentent les seuls signes du monde moderne. Pour le reste, quelques chaises disposées le long d’un mur et une petite table. Un paravent divise la pièce en deux et masque ce qui pourrait ressembler à un lit. Rien de plus, le dépouillement total. Sa femme, tout aussi âgée, ressemble à une petite fille pleine de fantaisie, toujours prête à rire de tout.
Cette rencontre était magique, devant tant d’humilité et de simplicité je me suis senti plein de respect, d’admiration et d’humilité face à cet homme qui porte en lui la connaissance du monde des plantes et de la Pachamama.
Ensuite, il y a eu la diète.
Une semaine sans sel, poivre, sucre, café, viande, lait, cigarettes, alcool, aliments chimiques et autres produits contre nature. Ma seule alimentation n’aura été que fruits, légumes cuits à l’eau, riz et des litres de maté de coca.
Enfin il y a eu la cérémonie.
Cela commence par avaler cette mixture, un peu pâteuse et au goût désastreux. Le chaman vous asperge ensuite d’un liquide que l’on suppose être du tabac macéré. Il faut savoir qu’ici le tabac est une plante sacrée bien loin de nos cigarettes chimiques et son usage est très répandu dans les rituels chamaniques.
Après environ 30 minutes les premiers effets se font ressentir. Cette plante est un vrai purgatif et j’ai vomi toutes les impuretés que contenait mon corps. Puis le voyage commence. Ce ne sont que visions, hallucinations et autres aventures mystiques. Mes sens sont exacerbés, mon corps est lourd et mon esprit ne demande qu’à sortir de cette enveloppe matérielle.

Machu Picchu
5 jours !…c’est le temps qu’il m’a fallu pour atteindre ce lieu mythique qu’est le Machu Picchu.
J’ai en effet fait un petit trek en montagne pour finir par ce site majestueux. Il faut savoir que le trek le plus connu reste le chemin de l’inca; mais ce dernier étant devenu une véritable usine à touriste qu’il faut réserver à minima 1 mois à l’avance (sachant que je ne sais pas encore où je serais demain alors imaginez dans un mois), j’ai préféré faire un trek alternatif nommé le Salkantay, du nom du sommet de 6271 m autour duquel nous parcourons pour arriver sur LE SITE.
Les premiers jours vous font parcourir la vallée, une première nuit à 3900 m (putain on se les gèle !!!) avant de passer un col à 4600 m d’altitude (une broutille…). De superbes paysages de montagne sont le décor de cette rando avant de redescendre tranquillement dans une vallée où la végétation se pare de ses plus belles orchidées, ses plans de café sauvage et autre jungle. La 3e nuit, je craque, notre tente prend l’eau et je décide donc de passer la nuit sur un banc abrité, emmitouflé dans mon sac de couchage. heureusement, ce sont les mules qui portent le plus gros de nos bagages et notre cuisinier est un chef hors pair qui nous fait des repas plus que revigorants.
Puis, le dernier jour, debout à 4h00 pour 1h30 de marche afin de voir le lever du soleil sur le Machu Picchu. Il pleut, il fait froid et tous mes vêtements sont trempés malgré le poncho (de merde) acheté à la va vite. La montée des escaliers se fait difficile et ma frontale ne sert qu’à éclairer la pluie qui tombe.
6h00, enfin c’est l’arrivée sur le site. Le soleil n’est pas au rendez vous, la visite guidée se fait sous une pluie battante, j’ose à peine sortir mon appareil photo. A 10h00, j’ai rendez vous pour l’ascension du Huayna Picchu (vous savez cette montagne que l’on voit sur toutes les cartes postales et qui surplombe le Machu Picchu), mais là, vu mon état de fatigue et les conditions météo, je me dis que je ne vais pas le faire, rentrer à l’hôtel, prendre une douche chaude et revenir un autre jour pour mieux en profiter.
Finalement à 9h00, la pluie cesse, le soleil fait son apparition (sûrement pas grâce aux offrandes et autres sacrifices que nous avons fait au temple du soleil). Alors ok on y va, on se fait cette p… d’ascension, des escaliers (incas bien sûr) nous font grimper le long de la paroi verticale pendant une heure de montée. Et bien vous savez quoi, ça en valait la peine. La vue est superbe, on devine le site au loin dans son intégralité et toute sa splendeur. Mais comment ont ils fait pour construire un truc pareil dans un endroit aussi perché !? Respect ! le travail des pierres taillées est impressionnant, les terrasses de culture d’une régularité parfaite et les différents temples ajoutent au mystique du lieu.
Enfin le reste de la journée me permet de profiter pleinement des différents points de vue et monuments, le soleil est au rendez vous et j’ai passé plus de 9 heures sur ce site afin d’en visiter tous les recoins. Un retour de 2 heures en train dans la vallée de l’Urubamba puis le bus nous ramène à Cuzco où il m’a fallu 2 jours de farniente pour me remettre de cette aventure.
Un petit tour dans la galerie vous montrera quelques prises de vue, dans l’espoir qu’elles vous donnent envie de faire le voyage…

Plein les yeux
Je ne vais pas vous dire grand chose dans cet article…(pour vous reposer de mon aventure en haute montagne tant la lecture devait en être ennuyeuse.)
Si vous ne lisez pas cet article, la seule chose que je vous demande c’est d’aller voir la galerie appelée « Salar et Sud Lipez » vous allez en prendre plein les yeux. C’est la plus grosse galerie photo de mon site, je n’ai pas réussi à faire une sélection plus courte sur les plus de 700 photos prises en 4 jours.
J’ai mis du temps à essayer de raconter cette excursion dans le plus grand désert salé du monde « Le Salar d’Uyuni » et le Sud Lipez, cette région désertique du sud de la Bolivie, à la frontière avec l’Argentine et le Pérou. C’est ce que j’ai vu de plus beau jusqu’à maintenant, tous pays confondus !!! Au départ j’ai voulu appeler mon article « 4x4x4x4 » parce que nous étions 4 partis 4 jours en excursion en 4×4…(bof pas terrible.)
Nous sommes donc partis de Tupiza (ma ville préférée en Bolivie) pour, en 4 jours, rejoindre le Salar d’Uyuni. Au programme, sur un altiplano perché entre 4000 et 5000 m d’altitude, déserts, lagunes de toutes les couleurs, volcans, formations rocheuses plus étranges les unes que les autres,sans oublier les flamands roses et biens d’autres encore… Un voyage en 4×4 avec repas et tout le toutim assuré. Idéal pour un voyage de noce, un divorce, une rupture ou un coming out. Vraiment si vous devez faire un truc sympa dans votre vie allez y !!!
Me voilà seul avec 4 demoiselles (j’ai peur…et y’a de quoi).
Maintenant prenez un bon thé, une musique douce et allez voir la galerie où les montagnes flottent dans le ciel et on marche sur les nuages…

6088
Je l’ai fait ! Je suis passé au dessus des 6000 m d’altitude.
C’était dur, c’était long (tiens ça me rappelle une partie de mon anatomie) mais ça en valait la peine.
J’ai grimpé le HUAYNA POTOSI (rien à voir avec une ville célèbre pour ses mines d’argent) l’un des plus beaux sommets de Bolivie.
Cette expédition à duré 3 jours.
Le premier jour, départ de La Paz à 9h pour 2 h de route jusqu’au camp de base situé à 4800 m d’altitude (tiens ça me fait penser à une montagne connue). Arrivé au camp de base, on prend ses marques tranquillou. L’après midi, après une heure de rando on se retrouve au pied d’un glacier à 4900 m d’altitude (OK, j’ai dépassé le plus haut point d’Europe, je pourrais m’arrêter là…) sur lequel on va pratiquer la marche avec crampons (activité familière en ce qui me concerne après ma balade sur le Perrito Moreno) et l’escalade sur glacier avec piolets et tout et tout. Activité plutôt sympa si ce n’est que l’altitude vous remet à votre place. Chaque mouvement est un effort et, pour le fumeur que je suis, l’air se fait vraiment rare, on est vite essoufflé. Puis retour au camp de base et repos le reste de la journée.
Le second jour, départ à 9h pour le refuge Campo Alto situé à 5130m d’altitude. Cette petite balade de 2 heures est un premier entrainement, au début tranquille avec des chemins peu pentus, la fin s’avère assez difficile. D’autant que le poids de mon sac à dos (14 Kg environ dont 5 Kg d’eau) se fait bien ressentir. La deuxième moitié de cette balade se fait sur un chemin extrêmement pentu au milieu des roches avant de finir dans la neige (mais sans crampon). Nous sommes contents de voir enfin le refuge. Nous y rencontrons un groupe qui vient de revenir de l’ascension du « Huayna ». Le récit de leur expérience nous enchante, nous déçoit et nous inquiète. Ils nous racontent avoir soufferts sur un chemin très ardu pour arriver à un sommet complètement dans les nuages et n’avoir profité d’aucune vue spectaculaire. Leurs visages déformés par l’épuisement nous laissent imaginer le pire.
Le reste de la journée voit arriver les différents groupes qui feront cette expédition, nous sommes une trentaine au total, nous sympathisons, partageons nos appréhensions tout en sachant que tout le monde n’y arrivera pas. Puis après un bon repas fait de soupe et de pâtes (élément indispensable en montagne) c’est l’heure de la sieste (mais comment voulez vous dormir par 6° dans un refuge non chauffé en plein après midi et en sachant ce qui vous attend ?)
A 17h tout le monde est debout pour prendre le dîner (putain c’est tôt) pour ensuite aller se coucher à 19h avant le réveil prévu pour minuit.
0h00, tout le monde debout !
D’aucun ont pu dormir, d’autres pas. Un « petit déjeuner » nous attend. Il est temps de s’équiper. Prendre le strict nécessaire, un peu d’eau, un appareil photo, 3 à 4 couches de vêtements, lampe frontale, piolet et crampons, tout l’équipement nous est fournit. Puis c’est le départ en pleine nuit. Malgré l’obscurité qui nous prive du paysage, une tempête de neige nous rappelle la géographie dans laquelle nous nous trouvons. Heureusement la température semble supportable.
1h00, et c’est parti pour 6h de marches en pleine nuit avec piolet et crampons aux pieds.
Nous avançons par cordées de 2 à 3 personnes (avec le guide), sur le pan de montagne, c’est le défilé des lumières de nos lampes qui font penser à un ballet de lucioles. La distance entre les groupes laisse également deviner le dénivelé et la pente que nous avons à gravir. La marche se fait lente. Au bout d’une heure, mon corps ne pense qu’à uine chose : dormir. Chacun de mes gestes me fatigue au plus haut point et mes jambes semblent peser une tonne. Le souffle me manque et je maudis les (presque) 2 paquets de cigarettes fumés chaque jours. Je maudis également les quelques soirées « arrosées » vécues quelques jours plus tôt. Au bout de 2 heures, je pense déjà à abandonner mais il n’en n’est pas question !
4h30, Au bout de 3h30 de marche, nous arrivons à 5700m, une petite pause nous permet d’apprendre que nous avons fait la moitié du chemin (quoi seulement ! mais je vais pas tenir moi !).
La progression se fait de plus en plus dure, chaque 3 pas je dois m’arrêter une minute pour reprendre mon souffle. Il s’est arrêté de neiger et la vue des étoiles nous laisse penser que le ciel est dégagé (super !). La neige qui tombait à laissé la place au froid, l’effort est insupportable, il m’arrive par moment de fermer les yeux tout en marchant tellement je lutte contre la fatigue. Je n’ai pas le mal des montagnes, mais l’air me manque, il m’est difficile de respirer. Afin de ne pas craquer, de garder les idées claires, j’essaie de garder la même chanson dans la tête, telle une rengaine qui rythme ma progression. J’oblige parfois le guide à s’arrêter pour me laisser reprendre mon souffle.
6h00, nous ne sommes pas encore en haut, mais les premières lueurs du jour nous laissent entrevoir le chemin restant à parcourir. Je préfère baisser la tête et me concentrer sur les traces de mon guide et sur chacun de mes pas afin de ne pas me laisser démoraliser par la pente vertigineuse qu’il me reste à affronter.
6h45, nous sommes à 6000m (yes !). Nous avons éteint nos frontales, au loin on devine le soleil qui pointe ses premiers rayons derrières les quelques nuages qui, loin de gâcher la vue, apportent un effet saisissant au paysage qui nous entoure.
Et c’est parti pour l’ascension de la dernière crête. Je laisse mes bâtons de rando au pied du chemin. D’un côté les quelques 200 m de dénivelé que nous venons de grimper. De l’autre côté, quelques 1000 m d’une pente des plus vertigineuse. La crête est magnifique et l’on devine les premiers arrivés au sommets tels des petits points de couleur sur cette arrête impressionnante. Le piolet, les crampons et la corde s’avèrent plus qu’utiles pour notre survie sur ce dernier passage, c’est seulement à ce moment que mon guide s’informe de savoir si je suis sujet au vertige ou non (il était temps !)
7h00, enfin la récompense. le soleil est levé, la vue est magnifique. Nous sommes au dessus des nuages, les autres sommets surgissent tels des îles isolées au milieu de cette mer brumeuse. La victoire est au rendez vous, mon corps à tenu le coup et mon mental est au beau fixe. Une tappe dans les mains des autres marcheurs nous permet de partager ce succès, un sourire sur les lèvres (gercées), un regard échangé qui en dit long sur ce que nous sommes en train de partager. Bref tout est là !
7h30, après 30 minutes de pause au sommet, il est temps de redescendre. Le soleil est en train de transformer la neige qui devient humide et lourde et colle un peu trop aux crampons nous faisant perdre notre adhérence. Durant les 3h de descente (pour 8h de montée au total) nous découvrons le paysage qui nous a fait défaut dans l’obscurité de notre progression. C’est juste MAGNIFIQUE ! Un immense champ de neige fait de glaciers, de cavernes, de stalactites. Toute cette neige vierge me fait penser que mes skis me manquent beaucoup (là c’est clair je suis vraiment en manque de ski). Mais le plaisir que j’éprouve à la vue de cette scène me fait oublier toute frustration.
11h00, de retour au camp de base, j’attends le taxi qui e ramènera à La Paz, je rencontre les nouveaux arrivants qui vont vivre la même aventure dans 2 jours. Plus que la fatigue, ils voient sur mon visage une espèce de joie, de béatitude, d’extase qui sont les miennes. De retour à l’auberge, une bonne douche chaude (je n’en ai pas eu depuis 3 jours) m’attend. Je suis bien trop excité pour aller me coucher et je partage mon enthousiasme avec d’autres voyageurs qui ont fait l’ascension avec moi. A 19h je me décide enfin à aller me coucher, dans mon lit, en attendant le sommeil, j’ai un sourire sur les lèvres. Je crois que j’ai du mal à réaliser ce que je viens de faire avant de finir par m’endormir pour me réveiller 13 heures plus tard.
Je n’ai pas de mots pour exprimer (en toute modestie) la fierté qui est la mienne. Mais chaque fois que je pense à cette aventure, j’ai un sourire radieux qui vient illuminer tout mon être.
Bien sûr une galerie est en ligne dans la rubrique mes photos, mais je vous assurent qu’elle ne rendent rien de cette aventure que je ne suis pas prêt d’oublier. (merci à William et à Robin).

C’est quand même pas la mine !!!
Ben si justement.
Un petit tour à Potosi (la ville la plus haute du monde) m’a permis de visiter les fameuses mines d’argent.
Avant de raconter cette aventure, il faut remettre les choses dans leur contexte :
En commençant ce voyage, un super pote (que sa célébrité croissante m’interdit de nommer afin de préserver son anonymat) m’a offert un bouquin « Les veines ouvertes de l’Amériques latine » de Eduardo Galeano. C’est un livre extra ordinaire qui raconte comment, depuis le 15e siècle, les pays européens ont sur exploité les ressources de ce continent sans rien donner en retour et en détruisant peuples, cultures, civilisations et paysages. Ce livre m’a inspiré un profond respect à l’égard des nations indigènes de ce continent. L’un des chapitres de ce livre est entièrement consacré aux mines de Potosi. A l’époque (15e au 18e siècle) Potosi était la principale réserve d’argent (le métal) de la planète. C’était aussi l’une des villes les plus riche du monde et la deuxième plus grande au monde de part sa population.
Aujourd’hui, Potosi à perdu de sa superbe et reflète bien le niveau économique général de la Bolivie, mais certains monuments, bâtiments et places nous font encore entrevoir ce qu’a pu être cette ville en son temps. Mais à Potosi, on vient pour vivre cette expérience inoubliable qu’est la visite des mines encore en activité.
La visite commence par un petit tour au marché des mineurs où l’on fait le plein de cadeaux à offrir durant la visite. Il s’agit principalement de feuilles de coca, utilisées pour supporter les conditions de travail dans cet enfer, d’alcool « potable » à 95° que boivent les mineurs, de cigarettes, et de bâtons de dynamite. Sur ce dernier élément, je me dois de préciser qu’un bâton ne coûte que 2 de nos misérables euros, mais pour les travailleurs c’est une fortune et nos achats sont donc les bienvenus. Ensuite, on s’équipe de bottes, pantalon, veste, casque et lampe frontale avant de partir pour la mine.
Dès l’arrivée, le regard des mineurs (pourtant habitués à voir les visiteurs en tous genres) nous fait bien comprendre la condition de leur travail et nous fait prendre conscience (si jamais ce n’était pas encore fait) du bien être de nos misérables conditions de capitalistes embourgeoisés.
Avant de commencer leur travail, ils passent environ une heure à se fourrer la bouche de feuille de coca, source d’énergie, mais aussi une forme de filtre qui va absorber une maigre partie des poussières de silice et autres éléments respirés tout au long de la journée.
Puis on pénètre dans la mine, dès le début, on a les pieds dans la boue, il fait encore assez froid (n’oublions pas que l’on est à 4200 m d’altitude) et on courbe l’échine pour éviter de se cogner. La toute première étape de cette visite souterraine se fait devant le diable en personne.
Il s’agit en fait d’une tradition, Pachamama (la terre mère) est responsable de la vie sur terre, mais « Tiùù » (le diable mais je ne suis pas sûr de l’orthographe que vous voudrez bien excuser) est responsable de la vie à l’intérieur de la terre (mon explication est un peu simpliste mais elle fait le job). A l’entrée de la mine se trouve donc une statue représentant ledit diable et devant lequel on prend le temps de s’attarder pour ne pas offenser, lui faire une offrande et le prier (en quechua) de nous laisser en paix durant notre visite et pour tout le temps de notre voyage.
Ensuite, on s’enfonce lentement dans les tripes de cette montagne (le Cerro Rico). Au fur et à mesure de notre progression la chaleur se fait de plus en plus pesante (des 15° de l’extérieur, on atteint vite les 40° de l’intérieur), la respiration se fait difficile (à l’essoufflement de l’altitude vient s’ajouter les poussières de silice et autres cristaux présents dans l’air). Quelques explosions, des bruits de marteau piqueur, une poussière qui empêche de voir à plus de 50 cm sot les agréments de notre parcours.
Un premier puits nous permet de descendre le second niveau de la mine, on chemine le dos courbé ou à quatre pattes dans ce labyrinthe de tunnels, un second puits nous permet d’atteindre le troisième niveau (il y en a quatre en tout mais nous n’irons jamais au quatrième tant les conditions sont infernales).
En chemin, on croise les mineurs en pleine action. D’aucun remplissent des brouettes des gravats extraits afin de les convoyer jusqu’aux chariots, d’autres s’évertuent à perforer la roche pour y fourrer la précieuse dynamite, tandis que d’autres s’efforcent de pousser un chariot de 700 kg de gravats jusqu’à la sortie sur des rails qui n’en ont que le nom.
Ces hommes ne semblent pas peiner tant ils sont accoutumés, nous nous faisons le plus petit possibles pour ne pas les gêner dans leur travail. A la pause, ils prennent le temps d’échanger avec vous, mais quelles questions leur poser ? Comment vivre cette honte d’être un touriste au milieu de ces hommes dont la durée de vie excède à peine les 50 ans et qui, depuis l’âge de 14 ans, passent de 8 à 24 heures par jour sans voir le soleil …?
Leur humilité, leur gentillesse et la rudesse de leur travail inspirent le respect le plus profond. Partager une cigarette, un verre d’alcool (au bout d’un verre on est saoul), reste une expérience inoubliable, troublante pour ne pas dire émouvante.
Quelques photos bien sûr dans l’album Bolivie, mais je vous assure que cette visite laissera une trace dans mon esprit à jamais, je ne verrai plus les longues heures passées au bureau de la même façon…et chacun devrait en faire autant !