Iquitos

La Paz

Valparaiso…

Santiago
Ushuaia et la terre de feu

Buenos aires est une ville de fou !


Iquitos
Donc si vous avez lu le précédent article, vous connaissez déjà Iquitos.
Je suis donc arrivé dans cette ville avec l’intention d’y rester peu de temps. Au départ, j’avais prévu d’y aller juste pour le voyage en bateau, me poser 2 jours et repartir rapidement.
Mais c’est une ville pleine de surprise.
Le cadre d’abord. Cette ville me fait étrangement penser à Cuba et La Havane. Une architecture coloniale datant de la première moitié du 19 siècle et de l’avènement du caoutchouc. Iquitos était alors une ville prospère, offrant des édifices aux façades colorées et aux murs décorés de faïence. Puis le déclin lorsque le caoutchouc sera exploité en Asie avant un retour à la prospérité, de nos jours, avec l’exploitation du pétrole. Le Malecon, une longue promenade le long du fleuve nous fait parcourir de prestigieux édifices avant d’arriver au quartier populaire de Belen et son célèbre marché flottant, le plus beau que j’ai vu à ce jour.
Iquitos est donc une très grande ville, pleine d’activité, de bruit et d’agitation comme on en trouve en Amérique du sud. Mais n’oublions pas que nous sommes sur les bords du fleuve amazone. Ici, les transports se font en moto, les bus sont en bois et la végétation est omniprésente.
Quant aux habitants, il règne dans cette ville une atmosphère de bien être. Les Iquiténiens sont très chaleureux et accueillants. Ils ont un enthousiasme permanent, vous abordent dans la rue pour discuter simplement. La bonne humeur et la tranquillité d’esprit règnent en maître dans cet environnement naturel où la forêt reste le seul maître.
Une très belle ville et l’une de mes dernières aventures dans la jungle et au Pérou.

La Paz
Et moi qui trouvait que Buenos Aires était une ville de fou…c’est que je n’avais pas encore vu La Paz !
Je suis donc en Bolivie.
L’arrivée à La Paz vous chamboule un peu les neurones. D’abord il y a la route qui depuis le nord du Chili passe les 4500 m d’altitude et vous amène à cette capitale située à 3660 m ce qui en fait la capitale la plus haute du monde. Ensuite il y a la circulation, l’agitation et la pollution.
La respiration devient difficile, le mal de tête se fait ressentir et la pollution ambiante n’arrange rien à l’affaire. A chaque bouffée d’air on respire environ 1 litre de gas oil pour seulement 21% d’oxygène. La circulation et dense et, malgré le bordel ambiant, il semble y fonctionner une certaine organisation. Quand on arrive, ce qui impressionne c’est de voir l’étendue de cette ville encaissée à flan de montagne. Toutes les rues sont en pente et on oublie vite l’idée de se taper un sprint pour aller chercher son pain tant on est rapidement à bout de souffle.
Mais La Paz c’est aussi la ville du marché des sorcières. Cette petite rue rassemble tout un tas de boutiques en tous genres où l’on peut facilement se procurer des amulettes, poudres et autres herbes afin de vous garantir santé, fortune, amour ou vitalité (sexuelle bien entendu). Entre deux foetus de lama sèchés, on trouve sans peine son bonheur pour peu que l’on y mette du coeur.
Les boliviens, très typés, sont plutôt froid de prime abord. Le regard dur, le visage typé indigène, on ne sait pas vraiment s’ils sont accueillants ou si on les dérange. Mais d’une manière générale, ils sont plutôt sympas.
Comme à mon accoutumée, j’ai déambulé dans les rues afin de m’y perdre et de découvrir un peu la ville, même si chaque pas était un véritable effort. J’ai ainsi découvert le marché noir où l’on trouve tout ce qu’on veut à moindre coût, la féria du moment (comprenez fête artisanale) où l’on vous vend des offrandes pour les différents dieux et tous les autres commerces de la ville.
Ce qui surprend c’est qu’il y a très peu de magasins. Ici on trouve tout ce que l’on veut mais les échoppes sont des petits stands posés à même la route et couverts de bâche pour s’abriter de la pluie. C’est dans ce genre d’endroit que vous achèterez nourriture, vêtements, électronique ou articles de bricolage et j’en passe…
La Paz, c’est aussi une ville très insécure où les pickpockets sont rois, les dealer sont légion (on y trouve quand même la meilleure drogue du monde), les faux taxis et faux touristes vous font la cour pour mieux vous dépouiller
Bref encore une fois le dépaysement est plus que total (et le mot est faible).
Et maintenant direction la route de la mort…

Valparaiso…
Valparaiso (Valpo pour les intimes) est, comment dire…une ville haute en couleur (au propre comme au figuré)
Haute d’abord parce que tout se passe sur les différentes collines qui font de cette ville une petite « San Francisco ».
En couleur parce que les couleurs bariolées des maisons et le nombre incroyable de graffitis et autres tags en font un véritable musée à ciel ouvert (un quartier de la ville porte d’ailleurs ce nom).
Bon ben comme toujours au Chili (pour l’instant en tout cas), on se sent bien à « Valpo ». L’ambiance y est très sympa, on y fait la fête toute la nuit et, bien que ce soit le plus grand port d’Amérique du sud, la ville parait petite et se dévoile assez vite.
Je suis allé y voire la seconde maison du poète Pablo Neruda (le salaud il ne s’emmerdait pas, moi j’vous le dit) et, comme à mon habitude, je me suis perdu dans les rues de la ville. J’ai donc vu le fameux musée à ciel ouvert où des artistes de renom ont investi les murs de la ville. Tendance un peu art moderne, je vous avoue que ce n’est pas ce que j’ai préféré. Ensuite, j’ai entrepris l’ascension du Cerro Concepcion (colline Concepcion) dont les rues sont, elles, une véritable oeuvre d’art. On ne s’ennuie pas du tout à découvrir les tags et autres graffitis d’une très très (mais alors vraiment très) belle qualité artistique. C’est un festival de couleurs, d’oeuvres d’art et d’expressions en tous genres plus fantasques les unes que les autres. Enfin un petit tour en ascenseur, très typique, au Cerro Artilleria m’a fait découvrir la vue impressionnante de la baie.
Comme tout port digne de ce nom, Valparaiso ne manque pas d’activité et l’ambiance de fête y est constante sous des fontaines de Pisco Sour (Pisco, alcool local façon grappa, blanc d’oeuf et citron…un régal)
Pour finir, une petite balade à Viña del mar histoire de me poser sur la plage du Saint Tropez local avant de partir découvrir Horcon, un petit village de pêcheur et sa plage de naturiste….charmantes…
Valpo vaut le coup, une ville à ne pas manquer, pleine de dépaysement…allez donc voir la galerie du même nom.
Santiago
Contrairement à ce que vous pourriez croire, je ne suis pas sur un célèbre bateau mis en chanson par Hugues Aufray (et pis d’abord c’est SantiaNo et non pas SantiaGo)
Non j’ai bien changé de pays pour me retrouver au Chili et sa capitale Santiago.
Et bien pour tout vous dire, cela n’a rien à voir avec Buenos Aires. Malgré ses 6 millions d’habitants, cette ville est un havre de paix (à ne pas confondre avec une ville portuaire française non plus).
En fait on se sent bien à Santiago. Ici pas de stress, pas de coups de klaxon pour mettre en musique votre promenade, pas de poubelles déchiquetées et étalées à même les rues, pas de femmes dont les formes ont été disproportionnées par une consommation exagérée de viande et de patates, pas d’air irrespirable et pas ce sentiment d’insécurité illustré par une présence massive de la police ou de la pauvreté (bon sang quel propos d’européen embourgeoisé !).
Avec cette ville, c’est le Chili que je découvre et sa population. Les gens sont simples, humbles, chaleureux et charmant(e)s (si si c’est une tuerie je vous jure). Finalement, vu depuis l’Argentine, le Chili paraît pauvre et sous développé. A mon sens c’est tout le contraire, on est dans un pays (une ville en tout cas) très moderne, et bien achalandé.
Après quelques 7 heures à me perdre dans les rues de la ville, à découvrir les Cerro Santa Lucia et San Cristobal (deux collines en plein coeur de la ville qui offrent une vue imprenable sur l’agglomération) et leur magnifique parc j’ai accusé le coup pour cette première journée. Les jours qui suivent je me suis laissé aller dans les rues bohèmes du quartier Bellavista (pour ne pas dire à y prendre une cuite jusqu’à 10h du mat merci Roby) ou a découvrir l’étonnant talent de collectionneur de Pablo Neruda avant de déambuler dans le Mercado Central, où les étals de poissons sont une invitation à l’orgie, et ses rues avoisinantes, populaires, où les Tienda (petits magasins très typés) se tirent la bourre pour offrir le meilleur choix de vêtements féminins et autres accessoires en tous genres. Ensuite j’en ai profité pour aller tester la Peluqueria Francesa, véritable institution, ce salon de coiffure/restaurant est une véritable machine à remonter le temps où les ustensiles sont aussi vieux que la déco et les coiffeurs eux mêmes, à tester je vous l’assure. Enfin, un petit tour dans le musée des beaux arts vous donne l’impression d’être au Grand Palais de part son style art nouveau
Je m’y sens tellement bien que j’ai décidé d’y passer une bonne semaine (de toute façon j’ai du temps à perdre) et chaque jour la ville me dévoile un peu plus ses charmes comme aucune femme ne saurait si bien le faire (quoique, j’en connais certaines…)
N’étant pas un grand fan des villes, mes photos ne seront pas les plus représentatives qui soient, néanmoins j’ai quand même créé une galerie (alimentée au fur et à mesure des mes balades) dédiée à Santiago afin d’illustrer mes propos…
Bref, on se sent bien à Santiago et, jusqu’à présent, le Chili est un pays bien plus qu’accueillant.

Ushuaia et la terre de feu
Un petit tour en Patagonie,
quand je dis un petit tour, c’est un doux euphémisme. J’ai passé environ 3 semaines entre la Patagonie chilienne et argentine. Je n’étais pas seul car 2 amis sont venus me rejoindre pour ce périple.
D’abord Ushuaia, dont les guides vous disent qu’il n’y a rien à faire si ce n’est pour le mythe. Et bien je ne suis pas d’accord !
Premièrement il y a la ville. Rien de bien particulier, mais le cadre reste sympathique et, pour ceux qui ne connaîtraient pas Annecy parce que ça y ressemble beaucoup, c’est bondé de magasins de montagne en tout genre. Ici tout porte le nom de « Tierra del Fuego » ou de « Fin del Mundo » .
Bref une ville très dynamique entourée d’une nature d’exception. Le site principal est le parc national de la terre de feu. Mais j’ai largement préféré « La Valle de los Lobos » une balade de 3 heures où les paysages changent régulièrement. Entre les forêts d’arbre pétrifiés, les champs de tourbière, les lacs de montagne où se jettent les glaciers, c’est un ravissement pour les amateurs de nature. De part leur barrage on devine la présence des castors qui, lorsqu’ils daignent se montrer, vous font un festival.
Mais c’est en nquittant Ushuaia en bateau, direction le chili juste en face (30 min de bateau) que le point de vue s’est avéré le plus beau. Un ciel magnifique et une mer des plus calme ont reflété les montagnes tel un miroir. On ne savais plus où donner de la tête. En arrivant au Chili, à Puerto Navarino, j’ai trouvé le lieu où je veux finir mes jours. Il n’y a rien, juste une maison tenue par un garde de l’armada chilienne qui vit là seul avec sa famille. Ce lieu est tellement paisible qu’on aurait dit le paradis sur terre, c’est sans doute l’enfer quand les conditions météo ne sont pas de la partie, mais pour ceux qui veulent vivre loin de tout et de tous, c’est l’endroit rêvé. Où nous avons attendu le bus afin de se rendre dans la vraie ville la plus australe du monde : Puerto Williams au Chili…

Buenos aires est une ville de fou !
J’ai passé 4 jours dans cette ville dès mon arrivée en Amérique du sud. Je dois reconnaître que le choc culturel ne fut pas si grand que ça. C’est ma première étape mais il semble qu’il s’agit de la plus européenne des villes d’Amérique du sud.
Dès mon arrivée à l’aéroport, assailli par la chaleur avec plus de 31° (n’oublions pas qu’en quittant la France il ne faisait que 5°), j’ai pris le taxi pour parcourir les 35 km qui mènent au centre ville. Et bien si vous aimez les sensations fortes, je vous conseille cette « excursion » à laquelle aucun guide ne vous prépare. Le principe de la circulation à Buenos Aires est le « grand n’importe quoi ». Les voitures, camions et autres bus se frôlent au point de se demander pourquoi il n’y a pas plus d’accidents. Il m’est arrivé de fermer les yeux par crainte en voyant la jante d’un poids lourd, le casque d’un motard, le rétroviseur d’un bus se rapprocher dangereusement de ma fenêtre. Mais malgré cela, la gentillesse du chauffeur, était un bon accueil dans cette ville où stress et pollution règnent en maître.
Au carrefour de Barcelone, Paris, New York et Rome cette ville possède une agitation permanente de jour comme de nuit.
Le jour, ce sont les banquiers et autres hommes d’affaires qui arpentent les rues, les bus et taxis se tirent la bourre au milieu d’une circulation où la seule règle est de ne pas en avoir.
La nuit, la pauvreté de la ville montre son vrai visage. Les plus défavorisés dépouillent les poubelles, non pas pour y trouver de quoi se sustenter, mais pour y récupérer toutes les matières recyclables possibles, autant de sources de revenus. Ainsi cartons, papiers et bouteilles plastiques se retrouvent emportés dans des chariots dont la taille ferait passer votre voiture pour un modèle réduit. Les sacs poubelles éventrés balisent votre chemin tel un parterre de fleur dans ce jardin de béton. Les SDF ont élu domicile sur les places principales ou devant les magasins de luxe et concessionnaires étrangers. Le contraste entre richesse et pauvreté est très marqué dans cette ville où la plus large avenue du monde » la 9 de Julio » compte 16 voies et fait 140 m de largte, ce qui fait passer les champs Elysée pour une modeste ruelle.
Mais Buenos Aires est surtout une ville très « colorée », au propre comme au figuré.
Chacun de ses quartiers possède une identité propre qui vous fait voyager en seulement quelques « quadras »(1)
Avec le Microcentro où les banques d’affaires côtoient le congrès, le sénat, la fameuse « Casa Rosada » (dont on dit qu’elle tient sa couleur du sang de bœuf), les boutiques de l’avenue Florida et dans laquelle les vitrines de Christian Dior ou Lacoste ont un parfum de barbecue, les maisons colorées du quartier populaire de la Boca, le cimetière de Recoleta et ses mausolées plus grands qu’une demeure de luxe sont autant de lieux plus insolites les uns que les autres. Il règne une variété dans cette ville, digne des cultures latines, qui en font l’une des capitales les plus colorées qu’il m’ait été donné de rencontrer.
Mais pour autant, le provincial que je suis ne s’y sent pas très à l’aise. Le souffle coupé par la pollution, les pieds échauffés par le béton m’ont donné envie de vite partir de cette ville qui pour autant, mérite vraiment d’être connue.
Alors direction les portes de la Patagonie à Puerto Madryn…
(Séance de tango dans les rues de Palermo)